Des études scientifiques et une approche innovante
Charles Hervé-Gruyer a travaillé avec des spécialistes renommés, notamment Claude et Lydia Bourguignon, puis leur fils Emmanuel, pour comprendre les dynamiques de régénération des sols. En collaboration avec une université belge, des recherches ont démontré qu’en seulement sept ans, le sol, initialement considéré comme pauvre, avait connu une transformation remarquable. Grâce à l’ajout régulier de paillis et de compost, le niveau du sol a augmenté de 1 à 2 cm par an, permettant de créer, depuis 2009, plus de 25 cm de terre arable fertile.
Multiplier la production agricole sans Pétrole
Selon Charles, cette méthode prouve qu’il est possible de produire 10 fois plus que les standards agricoles habituels, et ce, sans dépendre du pétrole. Les sols, grâce à ces pratiques agroécologiques, gagnent rapidement en fertilité. Il affirme qu’un sol pauvre peut devenir extrêmement productif en seulement quelques années. La clé de ce succès réside dans un apport généreux de matière organique, un défi qui nécessite une gestion rigoureuse des ressources en biomasse.
Une vision globale du paysage Agricole
Pour Charles , l’innovation ne se limite pas à la fertilité des sols. En cultivant de manière intensive sur une fraction du territoire, il est possible de libérer les autres parcelles pour développer un paysage riche et diversifié. Cela inclut des arbres, des zones humides, des animaux, des céréales et bien d’autres éléments. Ce paysage complexe, inspiré des écosystèmes naturels, permet d’activer les services écosystémiques essentiels, tels que la régénération des sols, la conservation de l’eau et le maintien de la biodiversité.
Un agroécosystème au service de la vie
Charles conçoit sa ferme comme un agroécosystème vivant, un modèle qui imite la complexité des milieux naturels tout en ayant pour objectif de nourrir les humains. Il souligne que cette approche permet de concilier production agricole, protection de la biodiversité et séquestration de carbone. Ses terres cultivées, par exemple, séquestrent jusqu’à 10 % de carbone organique par an, un résultat 26 fois supérieur aux objectifs de l’INRA (0,4 % pour 1000).
Un modèle d’agriculture durable
Selon Charles, cette expérience prouve que l’agriculture n’a pas à détruire la planète. Au contraire, elle peut contribuer à la régénération des sols et à la préservation des écosystèmes tout en produisant une nourriture saine et abondante. Il affirme que ce chemin vertueux est non seulement réalisable, mais essentiel pour répondre aux défis environnementaux et nourrir une population croissante.
Conclusion : L’autonomie agroécologique, un modèle pour demain
Charles Hervé-Gruyer démontre, à travers sa ferme, qu’il est possible de transformer des sols appauvris en écosystèmes florissants. En conciliant agriculture intensive sur de petites surfaces et préservation de la biodiversité, il ouvre la voie à une autonomie nourricière durable. Ce modèle agroécologique, fondé sur l’harmonie entre l’homme et la nature, représente un espoir concret pour bâtir un avenir résilient et respectueux de l’environnement.