Acheter une maison à bas prix en France et devenir autonome (pour moins de 10 000 €).

Dans ce reportage, Marie, une jeune femme passionnée par l’autonomie et l’agriculture écoresponsable, partage son expérience unique. Avec un budget modeste de moins de 10 000 €, elle a acquis une maison de 70 m² avec un terrain de 6 000 m² dans l'Allier. Marie nous dévoile son quotidien, ses défis, et les stratégies qu’elle met en place pour vivre de son projet.

Un projet de vie à moindre coût

Une maison pour 8 000 € : Marie a réussi à acheter une maison de 28 m² habitables, avec une superficie similaire à aménager à l’étage. Le terrain de 6 000 m² inclus dans le prix lui offre un espace idéal pour son projet agricole. Cependant, ce faible coût implique des travaux importants : « J’avais la base, quatre murs, un toit, une connexion réseau et l’électricité, mais c’était rudimentaire », explique-t-elle.

Marie a choisi de rénover sa maison en utilisant des matériaux naturels et locaux. « Je reprends mes murs en chaux et sable avec le sable de mon terrain, et j’utilise l’eau de pluie », précise-t-elle. Cette approche favorise l’éco-construction et minimise les coûts.

Devenir agricultrice : entre passion et pragmatisme

Marie cultive principalement des plantes aromatiques sur son terrain. « Les plantes aromatiques, c’est poétique : les odeurs, les couleurs… c’est un métier qui me plaît énormément », confie-t-elle. Ces cultures, bien adaptées à un sol sableux et aux conditions climatiques locales, sont peu exigeantes en eau et en nutriments. Elle les transforme et les commercialise sur des marchés locaux pour financer son projet.

En plus des plantes aromatiques, Marie entretient un potager en mandala, conçu pour maximiser l’efficacité sur une petite surface. Elle cultive une grande variété de légumes et de petits fruits, tout en adoptant des techniques de paillage pour réduire les besoins en arrosage. « Avec mon potager, je produis une grande partie de ma nourriture, même si je ne suis pas encore totalement autonome », précise-t-elle.

Gérer les ressources avec ingéniosité

Le puits de son terrain fournit une eau précieuse pour arroser le potager. Bien que la ressource soit limitée en fin d’été, Marie maximise son utilisation grâce à un système de récupération de l’eau de pluie et à des techniques d’arrosage ciblé. « En fin août, le puits peut être à sec, mais il se remplit lentement, et j’arrive toujours à arroser mon potager », note-t-elle.

Marie a également construit une serre walipini, une structure semi-enterrée qui maintient une température plus stable pour ses plantations. « J’ai vu une différence incroyable dans la qualité de mes plants, notamment pour les tomates et les agrumes, grâce à cette serre qui protège des aléas climatiques », explique-t-elle. Ce projet a été réalisé principalement avec des matériaux de récupération, confirmant son engagement en faveur d’une autonomie à moindre coût.

Pour l’instant connectée au réseau électrique, Marie prévoit de développer des solutions renouvelables. Cela inclut l’installation d’équipements moins gourmands en énergie, comme un déshumidificateur pour son séchoir à plantes. « Quand je mettrai en place mon réseau électrique autonome, je m’intéresserai davantage à la consommation de chaque appareil », envisage-t-elle.

Un mode de vie simple et résilient

Avec des matériaux de récupération, Marie a construit un séchoir efficace pour conserver ses plantes. « J’ai construit ce séchoir presque entièrement avec des matériaux de récupération, et il fonctionne très bien pour garder les propriétés des plantes », explique-t-elle. Le processus est optimisé pour éviter les moisissures tout en maintenant une humidité contrôlée. Marie a adopté des canards coureurs indiens et des moutons. « Les canards m’aident à réguler la population de limaces, et les moutons entretiennent le terrain », dit-elle.

Les défis d’un choix de vie alternatif

En tant que femme partageant son parcours sur les réseaux sociaux, Marie fait face à des remarques sexistes. « Beaucoup de gens bienveillants m’encouragent, mais il y a aussi ceux qui remettent en question tout ce que je fais ou qui se permettent des comportements déplacés », déclare-t-elle.

Marie insiste sur l’importance de ne pas avoir de crédit à rembourser pour se sentir libre d’explorer ses passions. « Avoir un crédit m’aurait empêchée de me lancer dans les plantes aromatiques. Ce mode de vie demande des efforts, mais c’est très gratifiant », conclut-elle.

Conclusion

Le parcours de Marie inspire par son ingéniosité et sa détermination. Avec peu de moyens, elle a su créer un espace harmonieux, durable et économiquement viable. Son expérience prouve que l’autonomie, bien que exigeante, est une quête enrichissante pour qui sait s’y investir pleinement.

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