Une vie en autonomie au cœur de la forêt, Nicolas, l’artisan forestier de Haute-Garonne

Et si vivre en harmonie avec la nature n’était pas un rêve, mais une réalité ? Dans ce reportage exclusif de L’ArchiPelle, nous vous emmenons dans la forêt profonde de Haute-Garonne, à la découverte d’un homme inspirant : Nicolas, artisan autodidacte, amoureux du bois et bâtisseur d’un habitat 100 % autonome. Depuis plus de 20 ans, il a transformé l’ancienne scierie familiale en un lieu de vie écologique et indépendant. Une aventure humaine et technique, enracinée dans une philosophie de respect du vivant, de valorisation du local et de simplicité volontaire.

Une maison autonome construite planche après planche

Nicolas n’a pas simplement rénové un bâtiment. Il a entièrement charpenté sa maison, planche par planche, avec les arbres issus de sa propre forêt. Une construction pensée pour durer, sans raccordement au réseau, sans gaspillage.

Voici les piliers de son autonomie :

  • Électricité : 3 kW de panneaux solaires bien exposés, sans chauffage électrique, pour couvrir les besoins domestiques essentiels.

  • Eau : captation par gravité d’une source, couplée à une cuve de 54 000 L pour l’arrosage, les incendies, et alimentée en continu.

  • Traitement des eaux : système de phytoépuration sur deux bassins plantés de roseaux et d’iris.

  • Alimentation : un potager généreux nourri au fumier, BRF (bois raméal fragmenté) composté et paillage, cultivé en bordure de forêt par son oncle retraité.

« L’autonomie, ce n’est pas juste une technique. C’est un état d’esprit, une philosophie. Une autonomie dans l’énergie, mais aussi dans les émotions, dans la matière, dans sa manière d’aimer la vie. »

Artisan du bois : de l’arbre à la table, un savoir rare

Nicolas est exploitant forestier, mais n’utilise jamais ce mot : « Je valorise, je ne prélève’ pas. »

Il maîtrise toute la chaîne du bois :

  • Sélection des arbres en futaie jardinée (jamais de coupe rase),

  • Abattage en lune descendante et décroissante,

  • Débardage avec des outils légers ou mécanisés selon les volumes,

  • Sciage sur scierie mobile triphasée,

  • Séchage, usinage, fabrication de meubles, bardages, escaliers, parquets, œuvres d’art.

Et surtout, il n’y a pas de déchet. Chaque essence est utilisée à bon escient, y compris les bois réputés « pauvres » comme le pin sylvestre ou le peuplier.

« Il n’existe pas de mauvais bois. Il y a seulement des humains qui ne savent pas encore comment les valoriser. »

Le bois luné : science et tradition se rejoignent

Nicolas abats ses arbres en fonction des cycles lunaires, selon des savoirs ancestraux validés par les recherches du chercheur suisse Ernst Zürcher, auteur du livre “Les Arbres, entre visible et invisible”.

Selon lui :

  • Le bois coupé en phase descendante, durant la dormance, contient moins d’eau.

  • Il est plus stable, moins sujet aux attaques fongiques, aux insectes, et aux fissures.

  • Il “travaille” mieux et dure plus longtemps, surtout pour l’ébénisterie ou la lutherie.

« Quand je lis un bois, je sais s’il a été coupé en lune ou pas. C’est évident dans sa réaction au séchage. »

Une maison unique, vivante, inspirante

Sa maison, c’est une œuvre d’art autant qu’un habitat. Chaque pièce est construite avec des bois locaux, chaque mur raconte une histoire.

  • Murs en bois cordé (technique canadienne) avec bûches de châtaignier et liège isolant,

  • Enduits chaux-chanvre faits maison, avec badigeons colorés,

  • Parquets en rondelles de bois, planchers assemblés à la main,

  • Mobilier sur mesure, dont une cuisine en frêne, un lit en chêne, et une table en séquoia .

Et même les erreurs sont des enseignements : des choix de fenêtres, des essais de liants naturels, des options parfois revisitées au fil des années.

« Il faut que la maison reste douce, lumineuse. J’utilise des bois clairs, comme le frêne ou le platane. Et je joue avec les textures. »

Partager le savoir : des formations en immersion

Aujourd’hui, Nicolas souhaite transmettre. Il propose :

  • Des modules de formation autour de la valorisation du bois (abattage, sciage, transformation, séchage, fabrication).

  • Des balades pédagogiques en forêt pour ressentir, comprendre, se reconnecter.

  • Des pièces uniques de bois disponibles pour projets de décoration, mobilier, lutherie, etc.

Basé à 1h de Toulouse, proche de Revel, il est désormais joignable via son mail : nicolasrabot@live.fr pour toute demande (formations, achat de bois, accompagnement de projet).

En conclusion : un modèle de résilience locale

Ce reportage de L’ArchiPelle est bien plus qu’un portrait. C’est une leçon de résilience douce, à retrouver un lien direct avec les éléments.

Nicolas n’est pas un “survivaliste” : c’est un paysan du bois, un poète du vivant, un bâtisseur libre et ancré. Et dans un monde en transition, son exemple est précieux.

Pour contacter Nicolas par mail : nicolasrabot@live.fr

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