BURN-OUT professionnel : J’ai compris que je devais NOURRIR ma famille avec un POTAGER

Dans le sud-est de la France, là où l’eau se fait rare et le soleil écrase les cultures, Sébastien Chazal incarne une résilience inspirante. Ancien responsable dans l'automobile, victime d’un burn-out, il s’est réinventé potagiste, auteur, youtubeur et cofondateur du Collectif des Jardiniers Engagés. Un virage de vie radical qui l’a conduit à transformer une oliveraie urbaine en potager ultra productif de 600 m², nourrissant sa famille de quatre personnes.

Semer pour mieux comprendre : un jardin vivant

Dans son jardin-test, chaque saison est une nouvelle leçon. Plutôt que de suivre aveuglément des calendriers ou des dogmes, Sébastien observe, teste, remet en question. Il parle de « fenêtres climatiques » plutôt que de périodes fixes de semis, adaptant son calendrier en fonction de l’année, du ressenti, et surtout du retour d’expérience.

Par exemple, il a testé la germination de tomates dès janvier, mais a rapidement constaté que sans la bonne température, les plants végètent. Cela consomme plus d’eau, nécessite plus d’entretien, pour des résultats peu convaincants. C’est ce type de retour d’expérience que Sébastien documente et partage dans ses ouvrages et ses vidéos, loin des recettes toutes faites.

Le collectif des jardiniers engagés : pédagogie au jardin

Créée il y a deux ans, l’association Le Collectif des Jardiniers Engagés accompagne les habitants, les écoles, et les collectivités vers des pratiques de jardinage plus durables. Ateliers zéro déchet, culture sans pesticide, récupération d’eau, compostage… Le jardin devient un outil pédagogique et social.

Sébastien insiste : « le potager, c’est pas du tout naturel, il faut l’accepter. Ce qu’on fait, on ne le retrouve pas dans la nature. Il faut donc s’adapter sans arrêt. »

Une serre pour apprendre… et se nourrir

L’une des fiertés du lieu est cette grande serre auto-construite à 90 % à partir de matériaux de récupération. Un véritable petit bijou d’ingéniosité : double vitrage issu de la déchetterie, bras motorisés de récupération pour ouvrir les aérations, pilotage via une appli mobile… Résultat : une production maîtrisée, toute l’année, avec une consommation d’eau réduite grâce aux Oyas.

Sébastien y a même prévu une zone dédiée aux ateliers pédagogiques : 9 m² cultivés intensément pour montrer qu’une petite surface bien pensée peut nourrir une famille en légumes toute la saison estivale.

Maladies, ravageurs, carences : un laboratoire de solutions

Dans la serre comme en plein champ, rien n’est laissé au hasard. Sébastien expérimente face à la punaise diabolique, qui attaque feuilles et fruits. Huiles essentielles, décoctions d’ail, filets anti-insectes… Tout est testé, noté, comparé.

Même les échecs sont valorisés. Une partie du jardin est dédiée à ce qu’il appelle « la zone du jardinier fou », où il pousse des plants malades ou filés, pour comprendre jusqu’où ils peuvent aller. Ce n’est pas pour nourrir la famille, mais pour nourrir la réflexion.

Une logique d’autonomie complète

Au-delà des cultures, tout est pensé pour économiser les ressources : récupération de l’eau de lavage des mains, irrigation optimisée, compost, production d’engrais naturel à base de fiantes de poules ou de litière de lapin. Loin d’un jardin d’apparat, c’est une micro-ferme urbaine résiliente, vivante, qui évolue chaque année.

Pour retrouver le potager de Sebastien cliquez ici

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