Une conception méthodique et symétrique
Le projet démarre avec une base solide : le plancher. Ce dernier repose sur des chevrons inversés qui servent de plateforme de travail. Cette astuce permet de tracer, marcher et travailler avec précision dès le départ. « J’ai reproduit quatre fois le même assemblage pour obtenir une parfaite symétrie », explique Tao.
Les éléments principaux de la charpente – poteaux, poinçons, liens – sont assemblés au sol avant d’être érigés. Au centre, un poinçon suspendu sert de pilier et d’élément porteur. Ce choix technique garantit à la structure une solidité remarquable tout en lui conférant une esthétique singulière.
Le petit plus : une pièce de verre recyclée
La touche d’originalité de cette charpente réside dans l’intégration d’une pièce de verre octogonale, une idée née sur le chantier. Le verre, issu du recyclage d’une table basse trouvée sur Le Bon Coin, offre une transparence saisissante. « On voit le sol et le ciel en même temps, c’est un effet miroir incroyable », se réjouit le charpentier. Cette addition esthétique sublime l’ensemble tout en jouant avec la lumière naturelle.
Un engagement pour le local et l’écologique
Dans un monde où les matériaux traversent la planète avant d’être utilisés, cette charpente se distingue par son ancrage local. Le bois provient de forêts environnantes, une démarche qui s’inscrit dans une logique de circuit court. « Traditionnellement, les artisans utilisaient ce qu’ils avaient à proximité, adapté au climat et à l’environnement. C’est cette cohérence que je voulais retrouver », explique l’artisan.
Cette approche valorise non seulement les ressources locales, mais aussi un savoir-faire ancestral. En optant pour du bois courbe, l’artisan renoue avec des techniques anciennes, même si elles sont plus exigeantes à mettre en œuvre.
Des défis techniques relevés avec brio
Trouver les arbalétriers, ces pièces longues de 6,50 mètres, a été l’un des principaux défis du projet. Une fois le bois sélectionné, chaque pièce est tracée à l’aide d’un cordeau traceur, puis positionnée avec soin grâce à une épure en taille réelle. Cette méthode traditionnelle permet de garantir la précision des assemblages tels que les tenons-mortaises et les embrèvements.
Un projet artisanal et pédagogique
Au-delà de la construction, ce projet a permis de transmettre un savoir-faire. Des stagiaires ont participé à l’élaboration de la charpente, apprenant des techniques parfois oubliées. « Transmettre ce que j’ai appris, c’est essentiel. C’est ainsi que ce savoir perdure », souligne Tao, lui même apprenti de Noël Delwick.
Conclusion
Cette charpente octogonale est bien plus qu’une simple structure : elle incarne un art de vivre durable et respectueux des ressources locales. Entre tradition et innovation, elle démontre qu’avec passion et méthode, il est possible de créer des réalisations uniques, porteuses de sens.
Et vous, pourquoi ne pas intégrer un peu d’authenticité artisanale dans vos projets de construction ?
Merci à Tao Herard, charpentier dans la montagne noire (Aude) pour son témoignage.
Pour joindre cet artisan : herardtao@yahoo.fr